Mais dans une révolte individuelle qui relève plus de l’ancestral nif congénital que du fameux « sursaut républicain », constitutif d’un premier crime de lèse majesté sous l’ère sarkozyste, DAHMANE vient de déclarer « Je n’ai pas l’intention d’être le supplétif alimentaire de Sarkozy » « Il vient de me rendre ma liberté, je vais me mettre en campagne pour défendre la dignité des musulmans de ce pays »
Parce que l’islam fait toujours l’objet d’une gestion coloniale, DAHMANE et ses coreligionnaires pourront lire ou relire quelques citations extraites du livre d’Albert MEMMI « portrait du colonisateur, portrait du colonisé » œuvre qui est toujours d’actualité malgré son ancienneté (écrite en 1957)
« L’idéologie d’une classe dirigeante, on le sait, se fait adopter dans une large mesure par les classes dirigées. Or toute idéologie de combat comprend, partie intégrante d’elle-même, une conception de l’adversaire. En consentant à cette idéologie, les classes dominées confirment, d’une certaine manière, le rôle qu’on leur a assigné… la caractérisation et le rôle du colonisé occupent une place de choix dans l’idéologie colonisatrice ; caractérisation infidèle au réel, incohérente en elle-même, mais nécessaire et cohérente à l’intérieur de cette idéologie. Et à laquelle le colonisé donne son assentiment, troublé, partiel, mais indéniable…. Il ne suffit pas que le colonisé soit objectivement esclave, il est nécessaire qu’il s’accepte tel. »
« Le colonisé ne jouit pas des attributs de la nationalité … »
« La colonisation converge vers la catalepsie sociale et historique du colonisé. Tant qu’il supporte la colonisation, la seule alternative possible pour le colonisé est l’assimilation ou la pétrification. »
« La colonisation tue spirituellement le colonisé. Elle fausse les rapports humains, détruit ou sclérose les institutions, et corrompt les hommes, colonisateurs et colonisés. »
Les commentateurs de l’œuvre de MEMMI notent, admiratifs devant la justesse de la l’analyse de l’auteur :
« Conformément à ce que Memmi appelle le « complexe de Néron », le colonisateur recourt aussi à tous les stéréotypes racistes, qui sont autant de mystifications visant à naturaliser l’oppression et à dresser des barrières inamovibles entre les races. Ce faisant, il manifeste des tendances fascisantes… »
« Le colonialiste fait du colonisé un portrait mystificateur. Mais le colonisé, dépourvu de tout droit, constamment soumis et humilié, et en état permanent de carence, est souvent amené à se conformer au miroir qu’on lui tend. Certains tentent bien de s’assimiler, et donc de s’aliéner culturellement, mais l’assimilation, refusée par le colonisateur, n’est qu’un mirage »
Les Français de confession musulmane ne doivent-ils pas désormais privilégier, comme jadis la minorité noire d’Amérique, la voie de la lutte politique pour les droits civiques à « la promotion de la diversité » qui s’apparente à une funeste stratégie d’aliénation politique ?