Il y a lieu, tout d’abord, de s’alarmer quant à l’ouverture d’une enquête policière à l’encontre d’un membre de la famille d’une personne dont le « délit » a été passible d’une simple contravention. Plus grave encore, le retrait de la nationalité est une sanction qui ne peut être prononcée que dans le cas d’un crime d’une extrême gravité, mettant en cause la sécurité de l’Etat. Dès lors, comment interpréter la suggestion du Ministre de l’intérieur sinon comme l’expression d’une tentative supplémentaire de mettre les musulmans au ban de la société. En tout état de cause, elle revient à élargir la double-peine aux immigrés et à leurs enfants qui ont acquis la nationalité française.
Il est à craindre également que l’exemple de ce policier ne fasse contagion et revienne à instaurer par la bande une répression de plus en plus large des femmes qui portent le niqab et, par extension, de toutes les musulmanes qui portent le voile.
Enfin, la réaction de certaines forces de gauche – voir en particulier les déclarations faites par certains responsables du PS – témoignent, une fois de plus, que leur opposition à la droite s’accommode fort bien d’une complicité sur le terrain de l’ostracisation des musulmans. Plutôt que de dénoncer vigoureusement cette vaste mascarade, les ténors de la gauche emboitent le pas de manière compulsive aux dirigeants de la droite. Ainsi, Marie-George Buffet, la secrétaire nationale du PCF, présente le problème de la polygamie comme un enjeu politique majeur et s’émeut de cette menace terrible qui plane sur « la dignité de la femme ». Faut-il rappeler que les femmes françaises occupent la majorité des emplois précaires, qu’elles sont sous payées, qu’elles sont sous-représentées dans les institutions politiques et que leur corps est réduit à l’état de marchandise. Faut-il rappeler aussi que dix femmes meurent chaque mois des suites de violences conjugales ? Il ne restait plus aux femmes que d’être transformées en alibi pour légitimer les politiques racistes. C’est fait ! Et ça ne date pas d’aujourd’hui. L’islamophobie s’affirme comme une référence idéologique majeure, constitutive d’une politique d’Etat démagogique, irresponsable et génératrice de violence.
Le PIR est AVENIR !
Le SE du PIR,
Paris, le 25 avril 2010