Le comité « Vérité et Justice », soutenu au niveau national par l’association « Les indigènes de la République », a organisé, hier, en début d’après-midi, une marche silencieuse au départ de la rue de la Voinaie à Delle.
Le comité exige des éclaircissements concernant les circonstances du décès, survenu le soir du 14 juin, de Rabah Bouadma, 38 ans. Ce dernier avait été interpellé par la gendarmerie, vers 20 h, le même jour, alors que, visiblement très excité, il faisait du scandale devant un commerce de la rue d’Alsace à Delle (Territoire de Belfort). L’intervention des forces de l’ordre n’avait pas été des plus faciles et Rabah Bouadma avait été conduit à la brigade de gendarmerie et placé en garde à vue.
Son état d’excitation était tel que les gendarmes avaient appelé un médecin, qui avait immédiatement décidé son transfert à l’hôpital psychiatrique de Bavilliers. À 21 h 50. Vingt minutes après son admission, il devait décéder.
« Nous n’avons été informés qu’à 1 h du matin. Ce n’est déjà pas normal, souligne Hassen, son frère cadet. Le lendemain, puis le 18 juin, après l’autopsie demandée par le procureur, on ne nous a pas permis de voir le corps. »
Rabah Bouadma connaissait certes des problèmes psychologiques liés à l’alcool et vivait un peu « à l’écart de la société, presque en autarcie », confie un de ses amis.
« C’était une force de la nature, un sportif, poursuit Hassen. On ne comprend pas. Il avait un bon fond et un grand cœur. S’il n’avait pas été interpellé ce jour-là, il serait encore en vie. »
Ses proches se sont bien entendu interrogés sur la nature des substances qui lui ont été administrées pour le calmer et demandent que toute la lumière soit faite sur les circonstances de s a mort.
Nous voulons connaître la vérité
« Il faut que cette histoire serve, ajoute Hassen, qui ne peut plus contenir sa colère. Cette répression, il faut que cela cesse. Les Français ne sont pas tous traités de la même façon, suivant la couleur de leur peau. Il n’a pas eu le même traitement qu’un autre. Il aurait fallu tout de suite l’emmener dans une cellule médicalisée. Je suis pour à 100 % l’usage de la vidéo pendant la garde à vue. »
Avec ses amis, ainsi que Gérard Dunex, président de l’association « Les Amis de l’émancipation sociale », il se reprend très vite : « Nous n’accusons personne, mais nous voulons connaître la vérité, que la vérité. ».
Après un rassemblement au pied de la tour du quartier Voinaie, le cortège d’une centaine de personnes, est descendu silencieusement en ville de Delle jusqu’à la gendarmerie, « pour faire activer les démarches » et « en hommage à Rabah ».
Le procureur de la République, M. Lebeau, qui a ordonné une enquête afin d’établir les causes du décès, l’autopsie, ainsi que des analyses complémentaires, devraient sans doute en communiquer les conclusions prochainement à la famille.
Dominique Lhomme, le 05/07/2009
Source de l’article : http://www.lepays.fr/fr/permalien/article/1761653/Delle-Marche-silencieuse-en-hommage-a-Rabah-Bouadma.html