Mais de quoi parle-t-on quand on prononce le mot d’Etat palestinien ? Tout le monde est loin d’en avoir la même conception. M. Nétanyahou accepterait un Etat démilitarisé, privé de Jérusalem, amputé des terres sur lesquelles se sont construites des colonies, dont l’espace aérien et sans doute les frontières seraient contrôlés par Israël. Dans l’Afrique du Sud de l’apartheid, cela s’appelait un bantoustan (Pretoria avait créé des bantoustans « indépendants » pour les Noirs, mais la communauté internationale avait refusé de les reconnaître).
La conception de l’opposition israélienne dirigée par Mme Tzipi Livni ne diffère pas vraiment de celle de M. Nétanyahou. Et les quatre ans où son parti, Kadima, a été au pouvoir, n’ont pas avancé d’un pas vers la création d’un Etat palestinien – en revanche, ce parti du « centre » allié à la « gauche » a mené deux guerres, une contre le Liban et l’autre contre Gaza.
Alors, de quel Etat parle-t-on ? Cette focalisation sur le terme d’Etat met de côté toutes les résolutions des Nations unies qui affirment que la Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza sont, depuis 1967, des territoires occupés, et qu’Israël doit s’en retirer. Les colonies abritent désormais un demi million d’Israéliens, un nombre qui n’a cessé de croître sous tous les gouvernements successifs.
La carte que nous vous proposons d’acheter et d’afficher illustre de manière lumineuse « les faits accomplis » en Cisjordanie. La Palestine est désormais réduite à un archipel de petits îlots, enserrés dans des colonies, des camps militaires, qui rongent chaque jour un peu plus le territoire laissé aux Palestiniens. Sur ce territoire, un Etat viable peut-il être construit ?
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SOURCE : La valise diplomatique