Comme il est connu, chez les musulmans, comme il est aussi reconnu et admis, Muhammad b. ‘Abd-Allah, le messager de Dieu, est né l’année de l’éléphant. Souvent, lorsque nous lisons ou parlons à propos de la vie du Prophète, nous passons cette période de la naissance pour aborder les événements au cours de la vie du Prophète, mais, concernant un des aspects de cette commémoration, je voudrai m’arrêter quelque peu sur la phase de la naissance, l’année de l’éléphant, année connue par les Arabes avant et après l’Islam, et jusqu’à présent. Les livres d’histoire, de hadîths, les biographies et tous les livres qui ont rapporté les événements historiques d’une manière globale en parlent et parlent également de l’événement qui a eu lieu en cette année, et c’est à cause de cet événement que l’année fut appelée année de l’éléphant. C’est un événement admis par tous, dans l’histoire, il n’est nié ou ignoré par personne, que ce soit au niveau de l’événement lui-même ou au niveau de ses détails.
L’année de l’éléphant, ou l’année de la naissance du messager de Dieu, correspond, par rapport à la datation musulmane, à quarante ans avant la révélation du message. L’histoire est connue, je la raconterai cependant rapidement, pour m’arrêter sur quelques faits significatifs car je ne voudrai pas parler de l’histoire pour l’histoire, mais pour la signification et les orientations qu’elle peut nous fournir, pour l’époque que nous vivons aujourd’hui.
En cette année, le roi éthiopien Abraha qui possédait un royaume puissant et dominait des parties de la péninsule arabe, dont le Yémen, a décidé d’attaquer la Mecque, d’y entrer et de détruire la Kaaba, jugeant que la Kaaba est le centre d’intérêt des cœurs et des esprits des gens, il voulait la remplacer par un autre lieu, vers lequel se dirigeraient les cœurs, les esprits et les caravanes, ce qui signifie qu’il avait des visées idéologiques, cultuels, politiques mais aussi économiques et commerciaux, car la Mecque et la Kaaba à la Mecque étaient perçus à partir d’angles différents. Toutes les tentatives d’attirer les cœurs et les esprits des gens, ainsi que les caravanes, vers un autre lieu, avaient échoué, la raison étant que la Maison sacrée de Dieu, à la Mecque, et la noble Kaaba, ont une place et une sacralité particulières auprès des Arabes et auprès des prophètes antérieurs, que les prières et la paix soient sur eux, et c’est le lieu de l’appel de notre prophète Ibrâhim.
Finalement, comme tous les tyrans du monde, il forme une puissante armée et l’équipe de toutes les armes et moyens disponibles à cette époque, se fait aider par un grand nombre d’éléphants, et annonce son départ pour la Mecque.
Le long de son trajet, les tribus et les clans arabes étaient défaits devant cette armée éthiopienne (demain, ils diront voilà, il parle des Arabes, mais nous sommes Arabes, nos pères et nos aïeux sont descendants de ces tribus et clans), ils fuyaient, les cœurs emplis de crainte et de panique, ce qui facilita la marche de cette armée, qui arriva aux portes de la Mecque. On s’attendait à ce que Quraysh, maître de la Mecque, protecteur et résidant dans la Mecque, les premiers à profiter de la Mecque, sur le plan religieux, politique, commercial, moral, matériel, Quraysh, avec toutes ses clans et ses tribus, on s’attendait à ce que Quraysh défende la Maison sacrée de Dieu et la noble Kaaba. Mais ce que raconte l’histoire, Quraysh prit la décision de se retirer de la Mecque pour se réfugier à proximité, et la Mecque fut vidée. Ils ont quitté la Mecque et l’ont abandonnée, les portes ouvertes, face à l’armée d’Abra. Dès lors, Abra prend la décision et ordonne d’y entrer. Il y entre, alors que personne ne défendait la Mecque. L’équation était : la Maison a un Seigneur pour la défendre, tous les gens l’ont abandonnée, mais son Seigneur l’a protégée. Comme il est connu dans l’histoire, aussi, et tel que le raconte le saint Coran, Dieu, gloire à Lui, envoie les oiseaux d’Ababil portant dans leurs becs des petits cailloux de Sijjîl, qui font pleuvoir ces cailloux sur les soldats, les chevaux et les éléphants, semant la panique et la crainte au sein de cette armée. Ce fut la défaite (ce fut probablement le premier bombardement aérien précis dans l’histoire de l’humanité), l’armée d’Abra est défaite, humiliée, vaincue. Quraysh revient à la Mecque que son Seigneur a protégée.
Cet événement, en cette année, j’y reviendrai, c’est l’année de la naissance de Muhammad b. ‘Abd-Allah b. Abdul Muttalib b. Hâshim, que les prières et les salutations soient sur lui, sur sa famille et tous ses compagnons. Le messager de Dieu est né l’année où a eu lieu ce grandiose événement divin. Personne ne conteste ni l’événement, ni ses détails. Donc, en cette année, deux faits, reliés les uns aux autres, se déroulent, deux événements divins qui ont changé la face de l’histoire, le premier étant lié au second, le premier est la protection de Dieu de Sa Maison, par un miracle clair et imposant, et le second, relié au premier, est l’envoi d’un messager, pour tous les gens, les blancs, noirs, jaunes, rouges, et non pour Quraysh ou aux Arabes seulement, l’envoi d’une miséricorde aux mondes, qui clorera, par sa prophétie, les prophéties et par son message, les messages, pour offrir à l’humanité un messager éternel et divin, jusqu’au jour de la Résurrection. Pour le premier événement, nous y voyons deux significations. La première est l’impuissance des Arabes, quelles que soient leurs entités, clans, chefs de clans ou de tribus, alliances tribales, etc.. leur impuissance à faire quoi que ce soit, non pour défendre la terre, l’eau, le pétrole ou la dignité personnelle, mais défendre la plus sainte de leurs sacralités, qui est la Maison sacrée de Dieu et la noble Kaaba. Malgré l’importance de la Kaaba et ce qu’elle signifiait pour les habitants de la péninsule arabe, nous n’avons aucune information sur un acte héroïque, et même Quraysh s’est enfui. La seconde signification est l’intervention divine, ceci à l’adresse de ceux qui nient lorsque nous parlons d’intervention divine, d’aide divine ou de victoire divine.
L’intervention divine claire et manifeste, qui n’a besoin d’aucune explication, car il n’y en a pas d’autres, en ce qui concerne la défense de la Kaaba et de la Maison sacrée. Même dans les détails, nous trouvons que Dieu, gloire à Lui, a voulu humilier ces puissants agresseurs, Il ne leur envoie pas Ses créatures les plus puissantes et les plus fortes, mais des oiseaux qui lancent sur eux des cailloux de Sijjîl pour les vaincre, car ils ne méritent pas plus. Il faut que nous gardions toujours cette signification dans nos esprits, Dieu gloire à Lui, intervient quand Il veut, protège lorsqu’Il veut.
Donc, l’année où sont exprimés l’impuissance, la faiblesse et l’éparpillement arabes, l’année où se manifeste un miracle divin évident, naît Muhammad. Le miracle de l’année de l’éléphant n’est pas séparé de la naissance, ni du rôle dévolu et de la fonction historique et divine prévue pour ce nouveau-né. Dès le début, Muhammad était englobé dans la sollicitude, la miséricorde, l’éducation et la protection divines. (…) Unité des Arabes, Soudan, résistance
J’aborderai à présent les questions politiques, et j’affirme :
oui, nous sommes avec toute rencontre arabe, toute rencontre musulmane, toute réconciliation arabe entre deux, trois, quatre ou cinq pays, la réconciliation arabe est exigée, il faut qu’elle soit soutenue. Il n’y a rien, dans les réconciliations, qui suscite l’inquiétude, comme le prétendent certains. Toute rencontre arabe et toute réconciliation arabe sont une force pour nous tous, nous la soutenons, l’appuyons, et n’y voyons rien d’inquiétant. Nous appelons même les Arabes, alors que nous sommes au seuil du prochain sommet arabe de Doha, de tendre la main vers les autres pays et Etats qui soutiennent les droits arabes, comme l’Iran et la Turquie. Quelques-uns des Arabes sont étonnants. Tout peuple qui a des droits et qui est opprimé cherche dans le monde qui le soutient, et nous, lorsque viennent à nous des gens qui nous aident, nous inventons à leur égard des projets de conflits et d’inimitié, des projets d’adversité et d’éloignement.
N’est-ce pas une force pour les Arabes que le Vénézuela vienne, par exemple, pour soutenir le droit arabe ? Devons-nous susciter une hostilité avec le Vénézuela pour plaire à Bush (maintenant, il est parti..), si un Etat dans ce monde, quelle que soit sa pensée religieuse, culturelle, politique, vient et déclare soutenir le droit arabe, déclare vouloir soutenir le peuple palestinien et les questions arabes. Comment pouvons-nous repousser ces pays au moment où nous cherchons qui soutient les droits et les questions arabes ? L’Iran est aujourd’hui dans cette position, et la nouvelle Turquie également, il y a des Etats dans le monde qui le sont également et ces Etats iront croissant, mais nous, peuples et gouvernements arabes, devons tendre la main de l’amitié et de la coopération à ceux-là, et non les accuser ou se quereller avec eux.
Dans ce cadre, le dialogue qui se déroule aujourd’hui au Caire entre les frères palestiniens, les différentes organisations, est soutenu par tous. Bien sûr, certaines complications surgissent, mais c’est aux frères palestiniens eux-mêmes à les surmonter et les régler, par la sagesse, le courage et la souplesse nécessaires. Mais certains viennent, d’outre-mer, accusant tel ou tel Etat, tel ou tel allié, de réduire à néant ces efforts. Il s’agit là d’une grande injustice, nous le savons, nous au Hizbullah, de par notre expérience. Que ce soit l’opposition libanaise, ou les organisations palestiniennes, nous sommes accusés (de vouloir mettre des bâtons dans les roues dans les pourparlers) ; des organisations palestiniennes, qui sont nos alliées, alliées de l’Iran ou de la Syrie, sont accusées, mais personne n’intervient ou n’impose ses choix. Personne ne leur dicte leur conduite, ce sont elles qui décident, qui acceptent, qui refusent. C’est un témoignage pour Dieu, gloire à Lui, c’est la vérité. Nous, le Hizbullah, nous rejoignons toutes les voix qui appelent et qui réclament que tous les efforts soient faits pour parvenir à l’unité, à la coopération, au rapprochement, à la rencontre et à sortir de l’état de division déplorable qui existe entre les Palestiniens. Dans ce cadre, aussi, j’aimerai attirer l’attention sur un point, suscité par certains médias, même libanais, accusant le Hizbullah d’intervenir dans Gaza, de lancer des fusées à partir de Gaza, etc..
Nous sommes en relation avec toutes les organisations, et le Hizbullah n’a aucune formation à Gaza, nous coopérons avec toutes les formations, nous échangeons dans le respect mutuel et la confiance, et nous n’intervenons pas dans leurs affaires. C’est eux-mêmes qui décident ce qu’ils doivent faire et comme nous n’aimons pas que des parties interviennent et nous imposent quoi que ce soit, il est évident que nous n’intervenons pas et nous n’imposons à personne quoi que ce soit, ni en grand, ni en petit. Nous nous considérons dans la position du frère qui a un devoir d’aider lorsque son frère le lui demande et pas plus. L’intérêt est ce que décide la direction de la résistance palestinienne, c’est elle qui décide la trêve, le tir des fusées, les opérations, et toute intervention de quiconque sur la ligne est plutôt un acte de sabotage de l’intérêt palestinien. Non seulement nous sommes respectueux de cette question, mais nous pensons aussi que toute intervention est trahison, rupture de la confiance et un acte illégal.
Dans le même cadre arabe, nous devons nous arrêter à la décision du procureur général du tribunal pénal international visant l’arrestation du président soudanais Umar al-Bashir. Evidemment, au Hizbullah, nous avons dénoncé cette décision et à cette occasion, je renouvelle la dénonciation. Je vous le dis, en toute franchise, ce tribunal pénal international n’a jamais prouvé, un jour, qu’il est un tribunal équitable ou qu’il est un tribunal qui agit hors des critères politiques, afin que nous respections l’une de ses décisions. Concernant le président al-Bashir, ils disent qu’ils sont allés, qu’ils ont enquêté et cherché à Darfour, qu’il y a des femmes et des enfants qui ont été assassinés par l’armée soudanaise ou les milices soudanaises, sous l’ordre du président al-Bashir, c’est ce qu’ils prétendent. Mais ce tribunal pénal international n’a pas besoin d’enquêter, car il y a un ensemble de crimes commis et qui sont continuellement commis, tous les jours, devant les écrans des télés, au cours de la guerre de juillet, 33 jours sur les écrans, où les crimes israéliens sont transmis, les meurtres des femmes, des enfants, des vieillards, les destructions, les démolitions de villages en entier, et non seulement des quartiers, ces crimes ont été commis sous l’ordre et clairement revendiqués par Olmert, Livni, Halutz et d’autres, mais personne n’a bougé, personne n’a enquêté au sujet d’une responsabilité directe ou indirecte. Et ce qui se passe à Gaza, devant le monde entier, plus de 1300 martyrs, la majorité ou plus de la moitié sont des femmes et des enfants, et ces crimes sont revendiqués par Israël, nous n’avons pas vu le procureur général du tribunal pénal international, ni aucun juge de ce tribunal « oser ouvrir la bouche ».
Le massacre de Cana, le premier, a-t-il besoin d’enquête ? Le second massacre de Cana, a-t-il besoin d’enquête ? Parlons aussi de Bush et des dirigeants militaires américains, tous les jours, 30 ou 40 tués, 50 victimes ou 100 victimes civiles en Afghanistan, au Pakistan ou parfois en Irak, et après : « excusez-nous, ils ont été tués par erreur !! » Les renseignements étaient faux. Erreur de renseignements ?? Cette faille dans les renseignements permet, pendant cinq ans, de tuer des centaines de milliers de civils irakiens, Afghans et Pakistanais, et ce tribunal pénal international ne fait rien. C’est pourquoi la discusssion n’est pas au niveau des détails, et ne concerne pas le président al-Bashir, mais c’est une discussion sur le principe. Est-ce que cette partie est apte, est-elle une partie juridique indépendante réellement ? Ou bien n’est-ce qu’une de ces institutions internationales qui sont utilisées pour régler des comptes politiques et mises au service de grands projets politiques dans le monde ? Le Soudan se trouve visé depuis de longues années, son unité est visée, ses ressources sont visées, son eau, son pétrole, le Soudan est visé à plusieurs niveaux et il a tenu tout au long des années passées.
A présent, intervient une nouvelle phase du complot. Il faut que la question soit claire, il ne s’agit pas de dénoncer la décision du procureur général du TPI, mais de proclamer qu’il s’agit d’un grand scandale du TPI et du procureur général, un immense scandale de ceux qui ferment les yeux sur des massacres dont ont été victimes des centaines de milliers dans plus d’un pays arabe et musulman, et qui poursuivent un président par des accusations qui restent à prouver. C’est cela, le scandale. Cela peut se renouveler, et toute personne visée par les administrations américaines et le projet sioniste doit regarder avec doute et scepticisme ce genre d’institutions internationales qui ne se comportent pas en tant qu’institutions juridiques ou légales mais en tant qu’institutions purement politiques, recherchant des autorisations légales pour agir. … A propos des informations publiées récemment, concernant la nouvelle attitude américaine, sur une possibilité de dialogue avec le Hizbullah ou Hamas, en posant deux conditions : la première est la reconnaissance d’Israël et la seconde, le rejet de la violence. Lorsque les Etats-Unis acceptent d’entamer des dialogues, avec ou sans conditions, surtout lorsque ces conditions reculent et se réduisent, ils le font non pour des motivations morales, mais à cause de l’échec des Etats-Unis à assurer leurs projets dans la région. Toutes les tentatives d’isoler ou de punir la Syrie, de changer le régime ou le comportement, de boycotter la Syrie, n’ont abouti à rien, c’est pourquoi ils veulent un dialogue, la question n’est pas morale, mais c’est parce que la Syrie a tenu, parce que la Syrie est un fait réel et influent dans les équations dans la région.
L’Iran a trente ans, huit ans de guerre et 22 ans de blocus. Il accroît cependant sa puissance, sa force de résistance, sa présence, il monte dans l’espace, fabrique ce dont il a besoin, sur les plans civil et militaire, et l’on craint ses capacités nucléaires. L’isolement, la lutte et la pression contre l’Iran ont été vains. Ils veulent discuter dans la région, ils doivent discuter avec ces Etats présents et influents, dont l’Iran et la Syrie, et toute attitude d’orgueil ne peut que les entraîner vers l’échec. C’est le problème avec les Etats, mais aussi avec les forces politiques, les mouvements politiques et notamment ceux de la résistance.
Le mouvement de la résistance, s’il est faible, vaincu et branlant, pourquoi discuteraient-ils avec lui ? Il n’y a pas de dialogue avec le faible, le vaincu ou l’écrasé. D’autre part, lorsque nous abordons les conditions, le Hizbullah est mis sur la liste du terrorisme, en tant que parti, plusieurs institutions du Hizbullah également, même la télévision, même Waed (institution de reconstruction) sont sur la liste du terrorisme, j’y suis également, et beaucoup d’autres, comme le martyr hajj ‘Imad Mughnieh. Que veulent les Américains ? Ils disent : Vous êtes accusés d’actes terroristes, nous vous pardonnons le passé, donc ils nous pardonnent l’écoulement du sang d’Américains, ils nous pardonnent les actes terroristes, tout le passé. A présent, reconnaissez Israël, c’est ce qu’ils veulent, c’est la politique américaine dans la région ! Il y a Israël dans la région ! Reconnaissez Israël et rejettez la violence ! Que signifie rejeter la violence ? Cela signifie rejeter la résistance, ce qui veut dire : reconnaissez Israël et abandonnez la résistance, et nous vous pardonnons le passé.
Ceux qui se réjouissent des délégations américaines qui viennent au Liban, il faut qu’ils sachent que si nous entamons un dialogue avec les Américains et reconnaissons Israël et rejettons la violence, ces derniers ne quitteront plus la banlieue sud. Les Américains poursuivent leurs intérêts, ils n’ont pas d’amis éternels ni d’ennemis éternels, ni principes moraux directeurs, mais et en toute franchise, la question est : avant que les Etats-Unis ne posent leurs conditions au Hizbullah, pour entamer un dialogue, il faudrait poser la question au Hizbullah, êtes-vous prêts à un dialogue avec les Etats-Unis ? Si oui, y at-il des conditions ou non ? Les conditions américaines sont d’ailleurs refusées.
Aujourd’hui, en cette date de commémoration de la naissance du prophète, en 2009 ou 1430 de l’hégire, aujourd’hui, demain, dans un an, dans cent ans, dans mille ans, jusqu’au jour de la résurrection, nous, nos enfants, nos petits-enfants et nos générations suivantes, tant que nous sommes le Hizbullah, nous ne pouvons pas reconnaître Israël. Que signifie Israël ? C’est l’entité spoliatrice, un Etat illégitime et illégal, un Etat raciste, agresseur, un Etat terroriste. Selon quel critère, un musulman ou un Arabe, peut-il reconnaître une entité de ce genre et venir en toute simplicité et dire, oui, c’est Israël, un Etat qui a été donné à des gens venus du monde entier, alors que les ayant-droit légaux et les maîtres de la terre et du pays, les ayant-droit sur les lieux saints, les Palestiniens, musulmans et chrétiens, devraient s’en aller, quitter, abandonner et se soumettre ! Indiquez-moi le critère, qu’il soit religieux, moral, humain, national, nationaliste, quel est ce critère ? Il y a un seul, celui des tribus et des clans arabes qui ont été défaits face à l’armée d’Abra, celui où il est dit : que pouvons-nous faire, c’est Israël qui est soutenu par les Etats-Unis, comme ceux qui avaient dit : c’est l’armée de l’Ethiopie, nous ne pouvons pas affronter les éléphants, nous devons fuir et abandonner le plus sacré de nos lieux sacrés à Abraha. Il n’y a que cette logique, la logique de l’année de l’éléphant, qui proclame que nous ne pouvons rien contre Israël, qui est soutenu par les Etats-Unis, nous n’avons pas le choix, le réalisme, la réalité, la logique, la coexistence, etc. etc. ils cherchent les expressions appropriées pour nous imposer d’accepter cette situation.
Le seul critère qui pousse à reconnaître Israël c’est le sentiment de défaite et de bassesse chez tout être qui reconnaît et se considère impuissant. Mais si nous pensons que nous ne sommes pas faibles, que nous ne sommes pas impuissants, que nous sommes capables et forts, que nous pouvons tenir sur nos jambes, que nous pouvons rassembler nos énergies et nous rassembler, épaules contre épaules, nous sommes capables de vaincre cette entité et même capables de la supprimer. Ils disent : les Américains les soutiennent, mais nous disons : Dieu nous soutient, Dieu nous a soutenu au cours de la guerre de juillet, Dieu nous a soutenus pendant la guerre à Gaza. Ils parlent des Etats-Unis, mais où sont-ils à présent ? Nous ne savons même pas où ils vont, avec une situation financière et économique pareille, et leur présence dans le monde. C’est cela, l’histoire du dialogue. Mais considérons aussi que les Etats-Unis ne peuvent rien faire, ces deux années à venir, et qu’il ne s’agit qu’un moyen de passer le temps, le temps qu’ils règlent leur situation financière et économique. C’est aussi une possibilité.
C’est pour cela, à ceux qui nous posent des conditions, nous disons : pour toutes les raisons citées, nous ne reconnaissons pas l’existence d’un Etat qui s’appelle Israël. Est-ce que le fait de ne pas reconnaître Israël signifie faire la guerre ? Personne ne réclame d’aller faire la guerre, mais si tu ne peux pas faire la guerre, ne reconnais pas, si tu ne peux pas combattre, ne reconnais pas, n’entérine pas cette réalité et ne lui donne pas une légitimité. Si notre génération ne peut combattre, la prochaine peut le faire, ou la génération après. Pourquoi devons-nous admettre la défaite, si nous ne pouvons pas affronter ? N’affrontons pas, mais pourquoi devons-nous légitimer l’occupation, la spoliation et le terrorisme ? C’est dans cette logique que nous parlons. Tant qu’il y a une entité terroriste, agressive, la résistance n’est pas seulement une chose que nous ne pouvons rejeter, mais elle est notre dignité, notre honneur, notre survie et la plus chère de nos sacralités. Dans tous les cas, lorsque les conditions sont supprimées, nous verrons à ce moment-là si nous sommes prêts pour un dialogue, et quelles sont nos propres conditions pour le dialogue. Qui a dit que nous acceptons un dialogue sans conditions ?
Sayyid Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hizbullah et dirigeant de la résistance libanaise
SOURCE : [Info-Palestine.net