Mayotte fait partie de l’Archipel des Comores, situé dans l’Océan Indien, à 9000 kilomètres de la France. Par un référendum d’autodétermination, le 22 décembre 1974, les Comoriens se sont prononcés, à plus de 95%, en faveur de l’indépendance déclarée le 6 juillet 1975. Les Comores sont ainsi devenues membre de l’ONU en vertu de la résolution 3385 du 12 novembre 1975, qui réaffirme « la nécessité de respecter l’unité et l’intégrité territoriale de l’archipel des Comores, composées des îles d’Anjouan, de la Grande-Comore, de Mayotte et de Mohéli».
La France occupe illégalement Mayotte depuis 33 ans ! En 1995, elle a instauré un visa d’entrée, difficile à obtenir pour les autres Comoriens qui veulent se rendre à Mayotte. Appelé « visa Balladur », celui – ci est réputé être à l’origine de plus 6000 morts noyés dans le bras de mer entre les îles d’Anjouan et de Mayotte !
Comme l’écrit le journaliste Sitbon : « le 29 mars, ce confetti de l’océan indien devrait devenir le 101ème département français. Une belle connerie en perspective ! » (Mariane 71, édition du 10-16/01/2009).
La question de Mayotte a fait l’objet des débats parlementaires, les 11 et 12 février derniers.
Dans cette situation, ce colloque co-organisé par des associations de la Diaspora comorienne, en partenariat avec des organisations de Kanaky et des Antilles, avec le soutien de Survie, CIMADE, GISTI, MRAP, AP (Amicale Panafricaine), AFASPA, CCF (Cercle Franz Fanon), a noté, avec satisfaction, le positionnement clair contre la départementalisation de l’île comorienne de Mayotte, vivement exprimé par des partis politiques tels que le PCF (Parti Communiste Français) et le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), mais aussi par des organisations de la société civile en France.
L’intervenant Kanak a lu un message de Roch Wamytan (ancien président du FLNKS), dans lequel l’auteur alerte l’opinion car «la France multiplie les actions de déstabilisation (non respect des accords de Nouméa, forfaiture de la départementalisation de Mayotte, renforcement de la présence militaire en Guadeloupe et en Mélanésie …)».
Le responsable des relations internationales du PCF, se référant à l’intervention du député communiste Lecocq, a affirmé que son parti maintiendra sa position : il n’y aura pas de consensus national sur la départementalisation de l’île comorienne de Mayotte. Il a conclu son propos en déclinant des objectifs : faire arrêter ce référendum de mars ; exiger la suppression de ce « visa Balladur », criminogène ; orienter les rapports franco-comoriens vers une vraie coopération basée sur le respect mutuel. A Mayotte, la France se rend coupable de «déplacements forcés de populations», qui constituent un crime contre l’Humanité, donc passible de la Cour Pénale Internationale.
Le député comorien Youssouf Mondoha a participé à ce colloque en sa qualité de chef de la commission «défense de l’unité nationale» au sein du Parlement de l’Union des Comores. Il a saisi cette occasion pour remercier le PCF qui, à travers le député Lecocq, a été, selon lui, le porte voix du Peuple comorien en lutte pour sauvegarder son intégrité territoriale.
A la fin de son intervention, le représentant de l’AP a prononcé une motion qui est par la suite adressée à la presse. Saluant les résolutions de l’Unité Africaine (UA) qui dénoncent le référendum de Mayotte, l’AP a suggéré que le réseau qui vient de se constituer organise une journée «carton rouge à la France».
Une conférence de presse d’envergure nationale est annoncée, pour le 23 mars prochain.
Les organisateurs ont proposé aux associations de cosigner un mémorandum qui devra
être adressé à des instances françaises, européennes et internationales.
Pour les organisateurs du colloque,
Le CAAC (Collectif des Associations et Amis des Comores)
E-mail :caac.comores@gmail.com
Port. : 06 99 93 10 20 / 06 62 32 24 04
(1) http://www.bdr13.pcf.fr/Intervention-de-Jean-Paul-