3 semaines de grève générale et de manifestations suivies par toutes et par tous, ponctuées par des manifestations réunissant des dizaines de milliers de guadeloupéens, ce qui équivaudrait à plusieurs millions de manifestants en France.
3 semaines de grève générale et de manifestations pendant lesquelles le collectif LKP a établi une plate-forme globale de revendications et lancé un mode d’action, notamment des négociations filmées en direct par les médias locaux, repris par les martiniquais qui menés par le « collectif du 5 février » sont en grève générale depuis cette date et par les réunionnais avec le « Front Péi du 5 février ».
3 semaines de grève générale et de manifestations interpellant l’Etat, le Patronat, les Elus sur la permanence d’une société coloniale qui n’a guère changée depuis l’ère esclavagiste avec des blancs créoles et métropolitains aux commandes, il n’y a qu’à regarder la composition de la réunion des patrons guadeloupéens pour le vérifier mais c’est tout aussi vrai dans l’administration, et des nègres et des indiens aux soutes, sur la permanence d’une politique colbertiste interdisant de fait toute possibilité d’une infrastructure économique digne de ce nom et d’une réelle souveraineté et sécurité alimentaires, sur une société où la discrimination vis-à-vis du peuple guadeloupéen est la règle et où la lutte des classes est intrinsèquement liée à une lutte des races sociales.
3 semaines de grève générale et de manifestations où la capacité qu’a le collectif à fédérer tant d’organisations, à mobiliser en profondeur le Peuple Guadeloupéen, à poser toute la dimension d’une Guadeloupe assujettie au colonialisme et au capitalisme, à imposer un débat public permanent et transparent à tous les acteurs institutionnels et socio-professionnels est le signe, si besoin en était, que cette mobilisation du Peuple Guadeloupéen est une mobilisation de fond qui affirme clairement que la réponse aux revendications des Guadeloupéens passe par de vrais changements politiques, économiques et sociaux et non par des actions partielles, circonstancielles et opportunistes comme le proposent patronat et gouvernement qui cumulent mépris du peuple et de ses représentants, musellement de l’information, tentatives de divisions et menaces sous-jacentes de répression en faisant débarquer des compagnies de gendarmes, implicitement soutenus par l’indifférence notoire des médias, partis et organisations de France qui ont attendu la visite du secrétaire d’état pour s’exprimer sur la grève.
Le MIR, qui regroupe émigrés et descendants d’émigrés de toutes les colonies passées et présentes de la France confrontés pareillement au mépris collectif du monde blanc, aux discriminations politiques, sociales et culturelles, à la lutte de races sociales, soutient totalement la lutte du LKP, la lutte du Peuple Guadeloupéen, la lutte des Peuples de la Guyane, de la Martinique, de Mayotte, de Nouvelle Calédonie, de Polynésie, de la Réunion, de Wallis et Futuna pour leur droit à vivre chez eux comme ils l’entendent, pour leur droit à disposer d’eux-mêmes.
Comme le chantent les Guadeloupéens « La Gwadloup sé tan nou, La Gwadloup a pa ta yo, Yo péké fè sa yo vlé an péyi an-nou », « La Guadeloupe appartient aux Guadeloupéens, la Guadeloupe n’appartient pas à la France, la France ne fera pas comme bon lui semble en Guadeloupe » le présent le prouve, l’avenir le prouvera encore et encore.
Kembé rèd, pa moli.
Mouvement des indigènes de la république
Paris, le 12 février 2009