Venus massivement pendant les trente glorieuses, les travailleurs émigrés ont été encouragés à venir reconstruire la France. Le plus souvent, ils ont occupé les emplois les moins qualifiés et les plus exposés : dans le bâtiment, les mines, l’automobile, l’industrie chimique…
Proches de la retraite, parfois en longue maladie mais aussi dans l’isolement, en hôtel meublé ou en foyer. Fragilisés dans leur quotidien, comme au plan administratif, leur statut particulier n’est pas reconnu : bénéficiaires du minimum vieillesse ou en maladie (accidents du travail, pathologies liées aux mauvaises conditions de logement, aux affections respiratoires, aux carences alimentaires …) ils n’ont pas les moyens de se loger en ville ni d’acheter un appartement. De plus, même s’ils souhaitent retourner vivre leur retraite au pays, ils ont l’obligation de garder leur résidence principale en France pour pouvoir bénéficier des prestations sociales leur assurant un minimum vital auquel ils ont droit.
Aujourd’hui à Marseille, une cinquantaine de ces Chibanis sont menacés d’expulsion de leur domicile qu’ils occupent, pour certain, depuis près de quarante ans et ce conformément à une décision de justice à la suite d’une plainte de la très prospère Société Anonyme d’Economie Mixte Locale « Marseille Aménagement » présidée par Jean-Claude Gaudin également Maire de Marseille et vice-président de l’UMP.
Selon les plans de Marseille Aménagement, les immeubles que les Chibanis occupent doivent être rasés pour faire place à une ZAC (Zone d’Aménagement Concerté). Ces derniers attendent depuis deux ans d’être relogés conformément à la loi mais la ville de Marseille prenant prétexte qu’ils demeurent dans un immeuble considéré comme « hôtel meublé » refuse de les reloger. De fait, aucune structure adéquate n’a été prévue pour eux.
Les Chibanis de Marseille/Rouet, comme 90 000 autres Chibanis sont installés dans une migration alternée qui doit être reconnue par nos institutions compte tenu de la spécificité de leur histoire.
Faisant suite à une première pétition initiée par le Rouet, Divercités et Ici et Là-bas, une nouvelle campagne est lancée devant l’urgence de la situation. En effet, à la suite d’un recours introduit en préfecture à Marseille la décision concernant leur devenir doit être rendue le 15 septembre 2006.
C’est pourquoi, la mobilisation de tous s’impose.
Nous exigeons que la décision d’expulsion ne soit pas appliquée et demandons pour eux un relogement digne, conforme à leur grand âge ainsi qu’à leur volonté de ne pas être dispersés ainsi que la reconnaissance de leurs droits.
Rassemblement le vendredi 27 septembre 2006 à 13 heures devant la C.N.A.V, 110 av. Flandre 75019 PARIS 19 Métro Crimée
Mouvement des indigènes de la république
Publié le 10 septembre 2006