Elles tiennent à saluer la diversité des collectifs présents – certains étaient venus de loin (Lille, Lyon, Grenoble, Strasbourg, Marseille, Bruxelles), voire de très loin (avec la présence de militants du mouvement Black Lives Matter. Cette marche, qui a reçu un écho favorable de la part de dizaines d’organisations de l’immigration et des quartiers populaires mais aussi de syndicats et d’organisations de la gauche sociale et politique , a ainsi permis de donner corps à une convergence de luttes et d’acteurs engagés contre l’islamophobie, la négrophobie ou encore la rromophobie.
La Marche de la Dignité a également réuni des artistes de poids (Médine, Kery James, Disiz, Tunisiano…) qui ont clos la journée par un concert place de la Bastille. Si cela n’est pas sans rappeler les concerts antiracistes de 1984, du chemin a été fait depuis et c’est aussi l’un des messages de cette marche qui a choisi l’autofinancement et refusé les appuis institutionnels. Le projet ne se voulait ni symbolique ni moral, il se voulait politique et radical.
En cela, la Marche de la Dignité constitue un événement inédit, historique. Elle réalise en quelque sorte une « déclaration d’indépendance » : les luttes de l’immigration et des quartiers populaires en ont fini avec la mise sous tutelle et n’attendront plus de montrer patte blanche pour converger, lutter, et vaincre. Et, eu égard égard aux critiques et attaques diffamatoires visant les organisatrices depuis quelques jours, il semblerait le message ait été parfaitement reçu…et compris. Autant dire que cette Marche de la Dignité n’a pas fini de faire parler d’elle.
MAFED, 02 novembre 2015