Revendiquant tout aussi bien son arabité ( il est originaire du Yemen ) que sa judéité, il employait l’expression « notre peuple » pour parler du peuple palestinien, cela m’avait frappé un jour de meeting. Ce peuple dont il avait épousé la cause comme on épouse une belle mariée, pour la vie et dont il revendiquait la nationalité.
Il n’était pas un de ces juifs arabes de cour, un de ces bouffons cathodiques qui n’ont d’arabe que l’apparence, qui jurent leur amour pour le maalouf constantinois, l’harissa tunisienne ou l’humour marocain mais qui prompts à servir le pouvoir blanc ou certains pouvoir arabes, en toute logique sont tout aussi prompts à faire allégeance à Israël et à justifier la dernière expédition de la soldatesque sioniste.
Au contraire, le judaïsme lui doit beaucoup car Ilan Halévi est de ceux qui avec un marocain comme Abraham Serfati ( paix à son âme) sans rien renier de leur identité ont permis de détruire dans nombre d’esprits novices l’idée d’une judéité indéfectiblement liée à l’Etat colon Israël.
Sa fidélité à la cause, son éloquence et sa rigueur rhétorique hors pair en faisaient un adversaire redouté dans tout débat sur la Palestine. Mais surtout, ses ouvrages de référence comme « Sous Israël, la Palestine » paru en 1978 puis « Israël De La Terreur au Massacre D’Etat » paru en 1984, deux ans après les massacres des camps palestiniens de Sabra et Chatila à Beyrouth sont de ceux qui auront permis à beaucoup de forger leur conscience politique et d’édifier leur formation militante.
Toutes nos condoléances vont à sa famille. Honneur et gloire à lui.
Youssef Boussoumah