Violences policières

Tuer le silence

Novembre 2010..Il y a un mois, nous nous interrogions sur les violences policières et la justice à deux vitesses et voilà que l’actualité accentue encore notre pessimisme.

Une interpellation qui tourne au lynchage et bien évidemment la victime n’est ni blond ni cadre supérieur..un malien sans papier qui à défaut de voir des fonctionnaires des forces de l’ordre a vu se ruer sur lui une milice usant de l’attirail complet allant de la matraque jusqu’au tazer en passant par des gaz lacrymogènes. Faute d’une retenue dans ses propos, leur ministre de tutelle n’a exprimé que des justifications à l’égard de cet acharnement dont aucune presse ne semble avoir commenté la vraie nature.

Le temps inexorablement estompe le souvenir mais les faits sont là; ces violences meurtrières ne cesseront pas tant que l’opinion générale ne tue ce silence. Que dire à ses enfants dans 20 ans..?

Il y a des morts injustes et des morts qu’on n’explique pas. Les premiers constats parlent d’asphyxie mortelle par l’inhalation massive de gaz sans parler des effets liés aux décharges électriques..un traitement spécifiquement adapté pour tout arraisonnement d’un indigène.

En cette fin d’année,nous avons une pensée pour nos frères IBRAHIM ALI et BRAHIM BOUARRAM, il y a 15 ans tout deux furent victimes des lieutenants du FN. A ce jour Dieudonné est toujours l’ami de celui qui de par son discours a écourté leur existence et nous dénonçons sa présence dans cette ville (la semaine prochaine) où IBRAHIM ALI n’a pu vieillir.

Une époque et des idées qui ont le goût d’un passé que certains aimeraient revivre et des pratiques qui font ressurgir la crainte d’un affrontement dont la portée pourrait dépasser les pronostics les plus pessimistes. Il y a urgence et aucune forme d’action gouvernemental ne semble se dessiner comme si cela faisait l’affaire d’un futur candidat qui a obtenu son premier mandat sur la thématique de la peur et de la répression.

La nécessité de rester vigilant et actif face à cette situation s’impose tout comme celle de demander aux institutions comme la police et au monde carcéral de rester dans un strict cadre légal. Il ne pourra y avoir de cohésion sociale tant que des gens décèderont dans un commissariat ou en prison.

PIR MARSEILLE

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