Trump, Macron, Bolsonaro : Pas touche au Venezuela !

Intervention du PIR lors de la réunion publique « Trump, Macron, Bolsonaro : Pas touche au Venezuela ! », organisée par le Collectif Ni Guerres Ni Etat de Guerre le 6 mars 2019 à Paris.

Nous sommes réunis ce soir pour prendre nos responsabilités en tant qu’habitants du Nord vivant au sein des métropoles coloniales face aux menaces pesant sur le Venezuela. Le Venezuela, à l’instar du reste de l’Amérique latine, connait depuis bien longtemps l’ingérence impérialiste du Nord sur sa trajectoire politique, mais depuis que le « processus révolutionnaire » bolivarien a proclamé sa détermination à s’émanciper de la tutelle américaine, l’impérialisme américain n’a eu de cesse de vouloir obtenir son renversement, finançant son opposition, diffusant de fausses informations, prédisant inlassablement la chute imminente du « régime ».

Le Venezuela Bolivarien, au delà de ses grandes déclarations, s’est engagé dans une politique multipolaire pragmatique, avec des partenaires régionaux et internationaux, dont des puissances non-occidentales, ce que ne lui pardonnent pas ceux qui considèrent encore aujourd’hui l’Amérique Latine comme l’arrière cour des Etats-Unis. Depuis l’élection du Président Chavez, l’ingérence occidentale directe ou indirecte au Venezuela a été permanente, mais la menace se fait plus forte aujourd’hui, associée à des sanctions toujours plus dures infligées au pays depuis 2015, et des menaces d’intervention militaire depuis l’avènement de Donald Trump à la Maison Blanche. Cette ingérence et ce blocus participent à l’étranglement de l’économie du pays, déjà touché par une crise économique liée à plusieurs facteurs, dont un certain nombre incombent très certainement à son gouvernement.

S’agit-il donc pour nous, décoloniaux, de prendre parti pour le gouvernement bolivarien actuel ? Le mouvement décolonial ne prête pas d’allégeance. Nous laissons le romantisme révolutionnaire ou l’iconoclasme libertaire à d’autres. Le Venezuela est malade de la colonialité de son Etat, de son économie et de sa culture. Ce n’est pas notre rôle de lui donner des leçons. Il est par contre de notre responsabilité de rendre visible la participation des observateurs du Nord à cette colonialité.

L’un des visages de la colonialité de l’Etat Vénézuélien est le rapport que sa révolution a entretenu avec le regard occidental de gauche durant près de 20 ans. Tant qu’elle semblait pouvoir avoir 20/20 à sa copie, et à condition qu’elle ait 20/20, la « Révolution Bolivarienne » a bénéficié de la sympathie des gauches altermondialistes et anti-impérialistes du monde entier. Aujourd’hui, elle ne peut plus prétendre avoir 20/20, et beaucoup de ceux qui hier y projetaient leurs fantasmes ne veulent plus la voir, la renient ou à minima se taisent. Ce type de relation fétichiste, nous le rejetons.

Ce que les organisations participantes à cette réunion publique assument ici, c’est leur responsabilité en tant qu’habitants du Nord de prendre parti contre l’ingérence de leurs pays, et en particulier la France et l’Union Européenne. Cette ingérence qui se fait chaque jour plus menaçante et renforce la crise qui frappe de plein fouet le peuple vénézuélien. Nous répétons ici la position qui est la notre depuis le début de la séquence actuelle : Que ceux qui voudraient mettre le gouvernement vénézuélien face à ses responsabilités assument les leurs, et rejettent les menaces de guerre et le blocus économique.

Trump, Macron, Bolsonaro : Pas touche au Venezuela !

PIR

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