Carolinofouresque

Tintin au Conseil des Droits de l’Homme de l’O.N.U.

Entre Durban 1 et Durban 2, le Conseil des Droits de l’Homme de l’O.N.U. a suscité de vives polémiques de la part des pays dits démocratiques contre les représentants des nations du sud. Caroline Fourest, dans le documentaire « La bataille des droits de l’homme », diffusé sur Arte, nous démontre à sa manière bien particulière comment les droits de l’homme (blanc) sont menacés

A choisir entre regarder le reportage et écrire cet article qui en résulte, je me demande ce qui est le plus dur.

Le documentaire « La bataille des droits de l’Homme » de Caroline Fourest et Fiammetta Venner diffusé le mardi 21 avril 2009 à 20 h 45 sur Arte précédait le thème du débat « Ces droits de l’homme qu’on assassine« .

Il est difficile de faire un résumé complet de ce documentaire tellement les manipulations journalistiques des auteurs de cette vidéo de propagande sont nombreuses : manipulations sonores dignes d’un film d’horreur, gros plans synchronisés… Le climat général fait tout simplement peur. Au secours, les droits de l’homme (blanc) sont en danger.

Il s’agit ici d’alerter les consciences que la conférence contre le racisme dite Durban 2 va surement dévier en congrès antisémite. Pourquoi ? Comment ? Caroline Fourest se charge de nous l’expliquer tout au long du reportage.

Depuis Durban 1 en 2000, le fameux axe du mal s’est renforcé. Les attaques contre Israel qui en ont découlé, dues notamment au contexte politique de l’époque (seconde intifada), l’antisémitisme, la négation des droits de l’homme et bien entendu la montée de l’islamisme (superstar des reportages politiques) sont les chevaux de bataille utilisés par l’objectivité et l’honnêteté journalistique, une fois de plus.

La majeure partie du documentaire traite du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, nouveau terreau du totalitarisme, ou comment mieux détruire un système de l’intérieur. Après nous avoir montré des étudiantes belges choquées par des caricatures antisionistes lors de Durban 1, la journaliste, toute aussi outrée, nous démontre avec une rare neutralité comment « les prédateurs des droits de l’homme s’en donnent à cœur joie ». Mon Dieu quelle infamie ! Comment ces méchants représentants de pays anciennement colonisés pendant des décennies osent ainsi critiquer et attaquer l’ancien et généreux maître colonial anglais ou français qui par sa grâce a bien voulu leur accorder une indépendance de façade. Ici il s’agissait du représentant du Zimbabwe, mais il en va évidemment de même avec la représentante de l’Iran, voilée et commençant son discours par l’évocation du nom de Dieu, ou le représentant de Cuba défendant coûte que coûte la souveraineté de son pays. Caroline Fourest frôle l’évanouissement.

Heureusement, « quand les démocraties répliquent, on assiste à de vraies passes d’armes ». Il y a donc ici généralisation entre les gentils, autrement dit les démocraties, et les méchants (tous les autres). Non mais il y a erreur l’Iran est une démocratie. Oui normalement, des élections y ont eu lieu. Mais pas pour Madame Fourest. Méa culpa donc, les démocraties ce sont les pays occidentaux (pas le temps de trier, autant catégoriser). Par exemple, le représentant des USA est choqué par les morts, violences et arrestations au Tibet, et inquiet du manque d’information objectif parvenu, le gouvernement chinois refusant l’accès à cette région. Etait-il tout autant indigné lors du massacre à Gaza ? C’est une question que notre journaliste a oublié de poser.

Le reportage, à partir de cette minute, prend une tournure dérisoire. Le retournement de situation est un véritable tour de force rhétorique. Plus sérieusement, qui sont les personnes qui subissent le plus le racisme dans ce monde ?

Une rapide interview de Malka Marcovich, auteur de l’ouvrage  » Les nations désunies « , explique comment les Nations Unies arrivent aux mains des pays dits autoritaires. Lorsque par exemple Cuba dénonce les exactions commises sur la base de Guantanamo, cela est vu comme un prétexte pour attaquer les USA, qui préfèrent la politique de la chaise vide. « La plupart des nouveaux pays sont hostiles à l’Amérique et ils font bloc », mais n’est ce pas cela la démocratie ?

Il y a, pour être précis, trois blocs : les pays non alignés, les pays musulmans, et l’union africaine. En 2003, la Lybie a été élue à la présidence de la commission des droits de l’homme. La journaliste évoque la consternation des ONG et des pays occidentaux, une fois de plus. Et lorsqu’en 2009, la Chine effectue son premier grand oral, elle évoque le fait que « les pays autoritaires se sont taillés la part du lion ». Il devient vraiment pénible de suivre ce documentaire lorsqu’on connaît l’histoire de la colonisation et surtout le pillage des richesses dont sont victimes ces pays du tiers monde qui se taillent la part du lion…
Encore une fois choquée, Caroline Fourest tente une explication simpliste sur le soutien de certains pays africains à la Chine, mais oublie la position du président français lors des derniers jeux olympiques à Pekin.

Avant de finir ce documentaire, il fallait bien entendu évoquer l’islamisme, afin de remettre en cause la légitimité de certains pays d’être présents à cette organisation du fait de leur travers politiques et religieux. Ainsi l’islam serait incompatible avec les droits de l’homme. Et bien évidemment, il fallait citer la perversité des membres concernés : « Dans une bataille il faut être stratège, en l’occurrence les pays musulmans ont imaginé une astuce….ce qu’ils appellent de l’islamophobie ». A croire qu’elle n’existe pas. Et lorsqu’un expert de l’ONU du nom de Doudou Diène l’évoque à son tour comme cause additionnée au racisme, en citant les caricatures de Mahomet, Caroline Fourest parle de « dessins humoristiques plutôt inoffensifs », elle qui fut choquée quelques minutes auparavant ainsi que les étudiantes belges interrogées sur les caricatures de Durban 1.

Musique d’ambiance, ton choqué, oubli volontaire du vrai sujet de la conférence….

Reportage classique en somme, reflétant parfaitement la subjectivité des médias en général et de la France en particulier lorsqu’il s’agit du racisme. Plutôt que d’essayer de réparer les maux causés par des centaines d’années d’oppression par certains pays occidentaux, on préfère éviter la remise en question, de plus en plus difficile, voire impossible.

A quand la redéfinition du mot « racisme » ?

Anis

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