Niqab

Non aux lois communautaires, non à l’Islam de France !

Le 11 avril, la loi sur le niqab est entrée en vigueur dans sa phase répressive. Une nouvelle fois, le gouvernement a pris l’option d’une loi qui va empêcher quelques 2 000 femmes d’avoir une vie sociale normale et de vivre leur foi comme elles le souhaitent. La précédente loi empêchait, déjà, les jeunes filles de se rendre à l’école publique avec un foulard. Une nouvelle fois, donc, le gouvernement a pris l’option de la prohibition de l’islam dans l’espace public et de la stigmatisation de l’ensemble des musulmans vivant en France.

Il ne faut évidemment pas se méprendre et éviter le piège tendu par le discours ambiant qui consiste à dire que ces femmes qui portent le niqab causent du tort à la communauté musulmane. Ceci est bien évidemment faux. C’est le traitement du fait islamique en France qui jette l’opprobre sur l’ensemble de la communauté. Depuis la loi de 2004 sur les signes religieux à l’école, nous avons très vite « glissé » vers ces femmes qui refusaient de se voir ausculter par un médecin homme, et celles qui demandaient une plage horaire réservée aux femmes à la piscine. Puis est venue l’affaire du Quick halal, de ces jeunes lycéennes de Saint-Ouen (93) qui risquent l’exclusion parce qu’elles portent une robe « ostensible » aux yeux de la conseillère d’éducation, ou encore de ces mamans qui ne peuvent plus accompagner les sorties scolaires de leurs enfants sous prétexte qu’elles portent le foulard. Dernièrement, le débat sur l’Islam voulu par le président de la république, la mise à l’index des prières collectives dans la rue et des « comportements » des musulmans par Claude Guéant, ministre de la défense du saucisson et du pinard, et enfin l’entrée en vigueur de cette loi scélérate sur le niqab, manifestent une volonté très claire d’attenter à la dignité des musulmans. Eu égard à la stigmatisation de masse perpétrée par nos gouvernants, on voit de manière éclatante que la laïcité n’est qu’une arme dont on use et abuse pour remettre les musulmans à leur place d’indigènes.

Hier, sur nos cartes d’identité était portée la mention « Musulman », mention disparue aujourd’hui mais remplacée par des lois strictement réservées aux musulmans. Ces lois d’exception assignent à résidence des femmes, et attentent gravement à leurs droits et à leur dignité.

A toutes celles et tous ceux qui pensaient encore être des citoyens à part entière, à toutes celles et tous ceux qui pensaient que seuls les « intégristes » avaient des raisons d’être inquiets, le Parti des Indigènes de la République les exhorte à prendre conscience que c’est leur existence même, ici en France, qui est aujourd’hui en cause. La seule émanation islamique, « halalisée » par cheikh Copé & Co, qui sera bientôt tolérée par nos gouvernants qui, il faut le souligner, sont plutôt blancs, âgés et de sexe masculin, c’est « l’Islam de France ». Un Islam servi par des imams certifiés conformes par le ministère de l’intérieur. Un Islam servile, vidé de sa substance, sous contrôle, dans des mosquées dotées de caméras de surveillance, comme dans la mosquée de Drancy par exemple. En clair, c’est bien l’ensemble des musulmans que l’Etat cherche désormais à placer en liberté surveillée. Et cela en contravention avec la loi de liberté de culte.

Face à l’irresponsabilité de nos gouvernants, face au racisme d’Etat, il est urgent de faire bloc ensemble et d’apporter notre soutien à ces femmes qui portent le niqab, à ces mamans qui ne peuvent plus participer à la vie scolaire de leurs propres enfants, à ces jeunes filles qui se retrouvent menacées d’exclusion de leur lycée parce qu’elles portent une robe longue, à ces femmes qui par pudeur, préfèrent être auscultée par un médecin femme. A toutes ces femmes, nous apportons notre soutien plein et entier, et exigeons avec elle l’abrogation de toutes ces lois scélérates qui ne font que les assigner à résidence, dans l’unique but de mettre à l’index une partie de la population française.

Non à l’Islam de France, oui à la liberté religieuse !

Le PIR.

A Saint-Denis le 12 avril 2011

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