Communiqué de Presse

Mardi 11 octobre, soirée de soutien à Houria Bouteldja

Le 12 octobre, Houria Bouteldja, militante anti-raciste, porte-parole du Parti des indigènes de la république (PIR) comparaît devant le tribunal de Toulouse pour «propos racistes et plus précisément racisme anti-blanc ». Les plaignants ? Une association d’extrême-droite, l’Agrif, créée par Bernard Antony, un intégriste catholique, qui fut, entre autres choses, l’animateur d’un comité de soutien à l’OAS en 1962. Député européen sous les couleurs du Front national de 1984 à 1999, Bernard Antony est à la tête de l’organisation Chrétienté-Solidarité, dont le but est de lutter contre « le génocide français » qui a lieu « par le jeu de l’immigration et de l’avortement ».

L’accusation à l’encontre de Houria Bouteldja repose sur l’emploi du néologisme « souchien » (construit ironiquement à partir de l’expression « Français de souche ») au cours d’une émission de télévision diffusée il y a bientôt trois ans et demi.

Rappelons qu’à la suite de cette émission, certains médias comme Marianne, certaines personnalités médiatiques à l’instar d’Alain Finkielkraut relayées par le Bloc identitaire et Dominique Sopo, président de SOS racisme, avaient violemment dénoncé les propos de Houria Bouteldja. Affirmant, sans crainte du ridicule, avoir entendu distinctement un trait d’union, ils l’accusaient d’avoir dit « sous-chiens » et non « souchiens ». Cette même accusation avait été reprise par Brice Hortefeux, qui avait menacé de poursuivre Houria Bouteldja en justice, ainsi que par le Front national.

L’enjeu du procès du 12 octobre, ne se limite pas à la personne de Houria Bouteldja, ni à l’emploi du terme « souchien », largement repris depuis par des personnalités politiques et médiatiques de différents horizons, sans que cela ne soulève le moindre émoi.

L’enjeu de ce procès, c’est le droit à la parole, à une parole libre pour une personnalité issue de l’immigration. L’enjeu de ce procès, c’est la criminalisation de ceux qui relèvent la tête pour dire non aux discriminations. Car le racisme est un système d’oppression et de discriminations : à l’embauche, au logement, dans l’accès à la justice. Le racisme c’est aussi les contrôles au faciès, les morts dans les fourgons de police, les patrouilles paramilitaires dans les zones dites sensibles …

L’opération consistant à faire croire qu’il existe un racisme anti-blanc est une manipulation. Le racisme n’est pas une question d’amitiés ou d’inimitiés, de goûts ou de couleurs. Accréditer cette thèse, c’est dénier aux victimes des discriminations le droit à une expression libre.

Le racisme anti-Blanc est une notion aussi absurde que celle d’un sexisme anti-hommes pour désigner le combat des femmes pour l’égalité des droits. Ou celle d’un racisme anti-riches pour nommer la lutte de ceux qui se battent contre l’exploitation capitaliste.

Les initiateurs de la pétition de soutien à Houria Bouteldja (1) et les premiers signataires appellent mardi 11 octobre à une soirée de soutien à 19 h au Lieu Dit en présence de Houria Bouteldja, de son avocat, d’Eric Hazan, de témoins au procès (Christine Delphy..), d’intellectuels signataires et d’associations.

A travers Houria Bouteldja, c’est le droit à une parole libre, issue des luttes de l’immigration, des quartiers et plus largement des populations originaires des anciennes colonies françaises. A travers Houria Bouteldja, il s’agit de mettre au pas tous ceux qui ont fait le choix de construire un mouvement antiraciste autonome.

Mardi 11 octobre 19h
Le lieu dit, 6 rue Sorbier
75020 Paris
Metro Menilmontant

(1) Eric Hazan, Etienne Balibar, Alain Badiou, Jacques Rancière, Christine Delphy…

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