Action

La visite mouvementée de Fadela Amara à Villiers-sur-Marne

«Fadela, pourquoi tu veux pas nous parler ? » En visite hier à Villiers-sur-Marne, la secrétaire d’Etat à la Politique de la ville a été interpellée par le Mouvement des indigènes de la République. Le collectif, qui combat entre autres les discriminations au logement et à l’emploi, entendait protester contre la façon dont se déroule la rénovation des Hautes-Noues, le principal quartier d’habitat social de Villiers, avec 1 500 appartements.

11 heures : la secrétaire d’Etat arrive de Disneyland, où elle vient de lancer l’opération Des vacances, moi aussi ! Accueillie par le député-maire (UMP) de la ville, Jacques-Alain Bénisti, elle est conduite à l’espace socioculturel pour la signature d’une convention. Une dizaine d’Indigènes, essentiellement des jeunes de Villiers, se mêlent à la foule. Certains filment, d’autres distribuent des tracts sur lesquels on peut lire : « Fadela Amara n’est pas la bienvenue dans nos quartiers. » Les gardes du corps laissent faire tandis que Jacques-Alain Bénisti poursuit ses explications sur les travaux aux Hautes-Noues, un chantier à 100 M€ qui doit débuter l’an prochain. « Vous ne parlez jamais des destructions » Puis le cortège entame une brève visite du quartier. Invectivée à plusieurs reprises, Fadela Amara s’engouffre chez un marchand de journaux. En sortant, elle revient sur ses pas pour un premier tête-à-tête avec Bidzanga, un membre du collectif. « Vous parlez des beaux espaces verts, de la rénovation des écoles, mais jamais des destructions de logements », lui reproche-t-il. Cinquante HLM doivent en effet être rasées. Quelques minutes plus tard, Jacques-Alain Bénisti rappelle que « c’est une des rénovations où l’on détruit le moins en proportion ». 11 h 45 : retour à l’espace socioculturel. Des policiers en civil tentent d’empêcher les Indigènes d’entrer. Après discussions, les militants finissent par passer. A l’intérieur, pas d’incident. Avant que l’ancienne présidente de Ni putes ni soumises ne s’éclipse, Bidzanga et ses camarades tentent une dernière approche. « Si vous avez des choses à me dire, je veux bien recevoir une délégation », leur répond fadela Amara. 12 h 30 : fin de la visite. « Venir dans le quartier pour nous dire ça, vraiment, ça n’en valait pas la peine », souffle un militant.

Joffrey Vovos, 30.06.2009

Le Parisien

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