Communiqué

La solidarité avec la Palestine n’est pas du terrorisme !

Le mardi 28 avril 2009, dès l’aube, une opération de police inédite, digne de l’antiterrorisme, a été menée en région parisienne contre cinq jeunes sympathisants de la cause palestinienne.
Ils ont eu le malheur de se rendre à une manifestation contre le massacre de Gaza en janvier 2009. Les autorités policières et judiciaires accusent ces jeunes de violences en réunion à l’issue d’une manifestation qui a eu lieu le 4 janvier 2009.

Il faut revenir en effet à cette journée. Le 4 janvier 2009, contrairement à ce que suggèrent ces arrestations, ce sont bien des dizaines d’éléments extrémistes pro-israéliens, provenant d’une manifestation organisée par le CRIF en bas des Champs Elysées, qui ont attaqué un rassemblement de soutien au peuple palestinien à Opéra. Une agression à tel point préméditée que certains miliciens sionistes, munis d’armes de 6ème catégorie, seront d’ailleurs interpellés sur les lieux par la police.

Les forces de police, affirmant ne pas pouvoir assurer la sécurité de la voie publique, ont appliqué la consigne d’évacuer, dans la station de métro Opéra, les participants au rassemblement de soutien au peuple palestinien. Parmi eux, les cinq interpellés du 28 avril 2009 , pourchassés et menacés comme tant d’autres en raison de leur solidarité avec un peuple opprimé et/ou de leur faciès arabe, se sont défendus comme ils le pouvaient face aux dizaines d’hystériques sionistes qui promettaient de « régler leurs comptes aux arabes ». Ayant perdu piteusement la bataille de la rue, les fascistes veulent désormais gagner devant les tribunaux.

En définitive, par une inversion quasi magique des faits, ce que les autorités policières et judiciaires françaises, pilotées par leur hiérarchie ministérielle, reprochent aux cinq jeunes interpellés ce sont des «  violences volontaires aggravées à raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée  »

Pourquoi cette accusation prévaut-elle alors qu’elle est vide de contenu ?

En premier lieu, l’Etat français va accueillir mardi 5 mai le fasciste Avigdor Lieberman. Ce ne serait pas la première fois que les dirigeants français donnent des gages supplémentaires à ceux qui martyrisent le peuple palestinien depuis des décennies, aux agresseurs de Gaza et à ses relais en France. En outre, tous les interrogatoires subis par les interpellés ont tourné autour des notions fantasmées de « bande organisée » venue de la banlieue, d’ « islam » et d’ « antisémitisme ». Ces amalgames, grille de lecture commune aux antisémites et aux sionistes, force est de constater qu’ils sont à la base de la procédure.

Dans quel but ? D’abord, et comme toujours, afin de criminaliser la solidarité avec la Palestine occupée en jouant à fond sur les pires peurs françaises et sur les fantasmes policiers les plus éculés. Mais, au fond, ces notions très médiatiques sont encore plus vicieuses : avec l’évocation des « tensions communautaires » on procède à une lecture ethnique ou religieuse du mouvement de solidarité avec la Palestine. Comme c’est le cas ici pour l’altercation du 4 janvier.

Par ce tour de passe de passe, les autorités attaquent uniquement le camp de la solidarité avec la Palestine et surtout, en inversant les rôles entre agresseurs et agressés, on évite de poser la question essentielle, une question radicalement censurée : celle de l’existence de bandes paramilitaires racistes, le Betar et la LDJ, de leurs exactions, de leur impunité et des plus hautes protections dont elles semblent bénéficier au cœur de l’Etat.

Les accusations portées sur les cinq interpellés du 29 avril servent donc à cacher cette connivence et le silence qui l’entoure comme on a pu le voir lorsque M.Alliot-Marie, ministre de la police, a refusé de répondre à une question précise sur ce sujet posé en direct par une auditrice de France Inter.

Pourquoi maintenant ?

Nous connaissons que trop bien l’opération qui consiste à diaboliser la solidarité avec la Palestine occupée. Ceux qui refusent de se taire quand l’Etat le plus raciste au monde brûle les enfants de Gaza au phosphore, on cherche à leur clouer le bec avec le chantage à l’antisémitisme. Seulement ce bobard permanent ne passe plus.

Ce qui est plus spécifique à la période actuelle c’est que les fascistes de la LDJ et du Betar multiplient les agressions et plusieurs de leurs membres n’ont pas pu échapper à des poursuites pour des agressions racistes perpétuées parfois sous les yeux même de la police.

Les faits sont têtus. En l’occurrence, le 7 avril 2009, une ratonnade au théâtre Aydar (square Rapp, Paris 7ème) où avait lieu le spectacle « Talents pour Gaza ». Le 22 avril 2009, sur le Bd Voltaire, aux abords d’une soirée culturelle organisée au CICP par l’association Génération Palestine, une ratonnade par une vingtaine de nervis LDJ-Betar . Le 29 avril 2009, l’agression de « deux maghrébins » au TGI de Paris.

Pour contrebalancer ces faits écrasants, on a monté une opération contre le mouvement de solidarité avec la Palestine occupée.

Les hystériques sionistes arrêtés sur place en flagrant délit, identifiés par leurs victimes, sont d’ailleurs les mêmes présents et impliqués dans chacun de ces cas. On retrouve par exemple Jason T. ou Mickaël Benamou sur ces différents « théâtres d’opérations ». Une drôle de coïncidence ? C’est du moins ce que veut faire croire Samy Ghozlan, interviewé par l’émission C dans l’air du 29 avril, dans laquelle il justifie sans complexe les agressions préméditées du Bd Voltaire par le sentiment d’insécurité qui règnerait dans la communauté juive. Excuse intolérable mais quand on a rien à craindre on peut l’utiliser. Or, contrairement aux affirmations de ce responsable du CRIF, les agresseurs membres de la LDJ interpellés sur place n’habitent pas du tout le quartier. Contrairement aux agressés ils n’avaient aucune raison évidente d’être là. Devant les policiers qui témoigneront du fait, ils ont matraqué le 22 avril en hurlant des slogans racistes anti-arabes. Dès le lendemain sur pression de la hiérarchie les agressés seront convoqués et placés en garde à vue sous la même inculpation que les fascistes. Mais cela ne suffit pas, la connivence entre les autorités politiques et les milices dites ultrasionistes bat son plein. En guise d’équilibre et pour trouver une porte de sortie aux milices on exhume au bon moment une altercation qui date de plusieurs mois.

Toutes les questions que l’on peut se poser sur ces faits peuvent se ramener à une seule question : combien de temps les autorités françaises vont-elles continuer à couvrir de leur bienveillance les milices LDJ et Betar ? Il existe d’ailleurs en France une loi votée par le Front Populaire, celle du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et les milices privées, qui pourrait en l’espèce être utilisée sans difficulté pour la dissolution de la LDJ et du Betar. L’impunité de ces ligues est lourde d’affrontements inéluctables. Car partout où il y a une oppression, il y a une résistance contre l’oppression.

Nous refusons la criminalisation du mouvement de la solidarité avec la Palestine !

Arrêt immédiat des poursuites contre les agressés du 22 avril et contre les interpellés du 29 avril 2009 !

Dissolution des ligues fascistes LDJ-Betar !

Association générale des étudiants de Nanterre

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