A propos de la mort de Ben Laden

« Justice a été faite »…

Oussama Ben Laden est mort, plus précisément, il a été tué par les forces armées au Pakistan. Mais attention pas par l’armée pakistanaise, par l’armée états-unienne.

Oui c’est l’armée américaine qui gère ce genre de truc au Pakistan. Que dirait-on si les Pakistanais installaient leurs forces aux US et mèneraient des opérations au Texas ?! Enfin bref, les Pakistanais eux laissent les ricains faire des attaques sur leur sol et ne demandent pas le droit d’en faire autant aux states. Certains disent que c’est de l’impérialisme, d’autres, plus pragmatiques ou moins honnêtes, mettent ça sur le compte « du sens de l’hospitalité des gens de couleur ».

Mais ce n’est pas pour vous parler de cela que je vous écris. C’est pour vous parler de ce qu’a dit Barrack Obama après que ben Laden a été tué. Il a dit « justice est faite ». Une justice rendue sans procès. Ben Laden a été tué par les GI’s, comme le palais présidentiel de Gbagbo a été bombardé par les français, comme Kadhafi reçoit des missiles de l’OTAN sur la tête. Attention, je ne prends pas le parti de ces gens, mais je constate que même la pire des crapules a le droit à un procès. Papon a eu un procès, Barbie a eu un procès,… Là je sens que vous vous dites : « ce type veut me faire comprendre que les pires crapules ont le droit à un procès quand elles sont blanches (et encore dans ce cas la plupart du temps ils y échappent). »

Hé ben non ! Ce n’est pas cela que je veux vous dire. Ce que je veux vous dire c’est que le procès de Ben Laden à bien eut lieu sauf que dans ce procès le juge, le juré, le procureur, l’avocat de la défense, les témoins à charge, les témoins à décharges, les personnes qui ont le droit d’assister au procès, les plaignants, le greffier, les enquêteurs, le bourreau sont tous une seule et même personne : le pouvoir occidental. Et quand on dispose d’un tel pouvoir, quand on peut être à la fois juge, juré, avocats et bourreau, on décide de qui est démocrate et qui est un dictateur. Qui peut attaquer et qui n’a pas le droit de se défendre. Qui doit vivre dans l’opulence et qui doit vivre dans la misère. Qui est gentil et qui est méchant. Qui est innocent par nature et qui est coupable par nature. Qui peut être jugé et qui n’aura jamais à s’inquiéter de cela. Qui est civilisé et qui est un barbare. Qui est moderne et qui est en retard. Qui peut vivre et qui doit mourir… Et ce partout sur Terre, de la plus simple fourgonnette de flic à Clichy-sous-Bois à la Maison Blanche.

Atman Zerkaoui, membre du PIR

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