Communiqué

Jean-Marie Le Pen demande l’interdiction de la Marche antiraciste et décoloniale du 8 mai

Par la voix très officielle de son président, le FN vient de publier un communiqué dans lequel il exige l’interdiction de la Marche antiraciste et décoloniale du 8 mai, organisée par un Collectif de plusieurs associations dont notre organisation le Mouvement des Indigènes de la République (MIR).

Les propos scandaleux de Jean-Marie Le Pen ne nous surprennent guère. Il est logique qu’à la veille de la commémoration des massacres de Sétif et Guelma du 8 mai 1945, l’ancien fonctionnaire de la sinistre villa Susini d’Alger, l’avocat acharné de l’Empire colonial et de l’idéologie pétainiste, avale de travers et vomisse sa haine du « fellagha » et du « bougnoule ».

Le leader du Front National a construit son parti dans la nostalgie de la colonisation, le nationalisme le plus outrancier et le racisme le plus abject. Depuis les dernières élections présidentielles qui ont vu Nicolas Sarkozy lui piquer une partie de sa clientèle électorale en promettant de mater les immigrés et de défendre l’« identité nationale », Jean-Marie Le Pen semble chercher à reconstituer ses forces en faisant de la surenchère sur ses thèmes de prédilection. Récemment, il a, à nouveau, assimilé les chambres à gaz nazies à un « détail » et, aujourd’hui, il mène la charge contre notre mouvement alors que nous nous apprêtons à rappeler le souvenir des massacres coloniaux et à commémorer la victoire des Vietnamiens à Dien Bien Phû qui a mis un terme à des décennies d’injustice et d’oppression coloniale – une victoire dont devrait se féliciter tout Français épris de justice . Sans scrupule, il caricature des propos de notre porte-parole qu’il sort habilement de leurs contextes pour faire du MIR l’expression d’un nouvel « ennemi intérieur ». Au-delà de ces ignobles manœuvres qui sèment la peur et la haine, ses objectifs sont clairs. Jean-Marie Le Pen veut empêcher les Français de reconsidérer leur histoire, interdire aux populations issues des anciennes colonies et qui vivent en France de prendre leur place sur la scène politique et de participer à la recomposition nécessaire de la nation, condition incontournable pour mettre un terme aux discriminations raciales.

En ce qui nous concerne, nous ne nous laisserons pas intimider. Le communiqué de Jean-Marie Le Pen renforce notre détermination à lutter pour mettre un terme à une politique qui ne cesse d’alimenter le racisme et la haine à l’égard des Noirs, des Arabes et des musulmans, à rendre hommage avec émotion à nos glorieux aînés résistants et à assurer un avenir digne à nos enfants en assurant le plein succès de cette Marche du jeudi 8 mai, 14 h métro Barbès.

MIR, le 6 mai 2008

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