Une claque pour le mythe républicain

Alors ton assimilation et ta IIIe République, si tu savais où les principaux intéressés se les carrent…

La république nous demande de nous intégrer. C’est-à-dire d’oublier nos langues, d’abandonner nos cultures, nos identités, de troquer nos manières de pensée contre celle labélisée par la République. Nous ne saurions accepter cela. Et nous ne sommes pas les premiers à qui ce « système politique républicain » à exiger cela. Que sont devenues les langues et cultures régionales ? Où est le breton ? Le lorrain ? L’occitan ? Etc… Que reste-t-il de toutes ces cultures ?

Il nous faut bâtir une alternative à cette pensée politique qui broie les cultures et ceux qui les portent. Qui détruit et uniformise les cultures, qui les réduit à un simple folklore, à une simple coquille vide. Il nous faut autre chose que cette « assimilation » qui n’est qu’une violence comme le montre ce témoignage.

A. Z.

Cher Duc,

Sais-tu seulement ce qu’était l’assimilation dont tu parles avec tant d’aisance ?

Dans les années 20, mon grand-père avait environ 6-7 ans. Il habitait dans un petit village près de Saint-Connan, un bourg du Centre-Bretagne entre Corlay et Guingamp. Tu connais peut-être.

A l’époque, à la rentrée des classes, on attelait chaque élève ne sachant pas encore parler français à un joug, utilisé traditionnellement pour atteler les bœufs et les chevaux de trait, et on les traînait ainsi sur la place principale du bourg, devant tous les villageois, pour bien montrer qui-c’est-qu’est-le-plus-fort.

A 6 ans. Inutile de te préciser que les gentils organisateurs de cette mascarade étaient les notables du village, pour mon exemple précis le maire et le curé.

Ce jour-là, mon arrière-grand-père a traversé la place du village, stoppé la procession, détaché son fils, et a dit : « Si ça c’est l’école de votre république française, alors elle n’est pas pour nous », et est parti.

Mon grand-père n’a plus jamais remis les pieds à l’école et n’a jamais appris le français. Je n’ai communiqué que difficilement avec lui étant petit. Il est mort en 1989, j’avais 8 ans.

Alors ton assimilation et ta IIIe République, si tu savais où les principaux intéressés se les carrent…

Kenavo.

SOURCE :Rue89

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